L’Union Européenne et le Monde arabe: Divergences et convergences, colloque à l’Assemblée Nationale, Jeudi 10 juin 2010 – Paris
Je dois signaler, que je ne suis pas aussi naïf pour croire que les droits de l’Homme déterminent les rapports euro arabe ou euro israélien. Mais personne peux ignorer l’importance des droits humains dans la crédibilité européenne depuis la révolution française et son rôle dans les stratégies européennes d’intérêt et la représentation de la conception politique du monde. Cet instrumentalisation doux à donné aux européens une force morale incontestable mais pas toujours mérité. C’est le renforcement de la société civile et la construction d’une véritable contre pouvoir en Europe et à l’échelle mondiale qui va obligé les gouvernements européens à prendre en considération le respect des droits humains dans leurs politiques étrangères:
1- D’abord à Helsinki, comme arme diplomatique contre le communisme, pour réutiliser l’expression d’Henri Kissinger en 2001.
2- Dans la reconstruction européenne de l’après guerre froide en l’absence d’une idéologie commune pour la classe politique européenne.
Si la clôture du vingtième siècle a enregistré des positions européennes plus au moins conséquente avec l’Image d’un Europe plus présente dans des dossiers sensibles tel que l’existence d’un haut commissariat des droits de l’Homme et d’un conseil des droits de l’Homme plus efficace que la commission, un tribunal ad-hoc pour l’ex Yougoslavie et la naissance de la Court Pénale Internationale. Le Vingt et unième siècle à très mal commencé avec trois événements qui ont joué à plein contre un rôle européen respecté dans l’univers des droits humains:
– L’élargissement de l’Union Européenne et l’arrivée des pays très peu soucieux de leurs positions en matière de droits humains
– La guerre contre le terrorisme et la mondialisation de l’état d’exception avec des listes noires, des prisons secrets, des lois et des juges contre le terrorisme et une vision manichéenne du monde: Celui qui n’est pas avec nous est forcement contre nous.
– Le renforcement de l’idée de l’Islam comme l’ennemi de la civilisation occidentale à un moment ou la religiosité est omniprésente comme phénomène mondiale.
Pendant ses dernières années, l’Union Européenne a dépensé des centaines de millions d’Euros pour des programmes sur la démocratie et les droits de l’Homme. Que reste-il de ces programmes! Peut-on parler des traces outre que le tourisme des droits de l’Homme, le renforcement d’une nomenklatura qui vie plus des droits humains que pour les droits humains et d’encourager la dépendance, le suivisme et l’occidentalisation des pratiques et des positions des organismes qui profitent de l’aide européenne au détriment du respect de la charte international des droits de l’Homme et de leur influence dans leur propre société.
Mais peut-on accuser les institutions européennes et oublier les gouvernements et les députés? Surtout que le monde arabe a connu pendant une décennie des événements d’ultime importance, énumérons quelques exemples:
– La deuxième intifada et le soutien européen au gouvernement israéliens malgré le massacre de Jenin et le siège du Président Arafat. Seul décision européenne ferme est celui du Parlement de Strasbourg en 2003 qui qualifie le mouvement de résistance palestinienne de terroriste et demande de tous faire pour sa liquidation.
– L’occupation de l’Iraq avec la participation de plusieurs pays européens à noirci l’image d’un Europe modéré face à une administration américaine new conservatrice.
– La faible prise de position à l’égard de l’agression israélienne contre le Liban en 2006. Les attitudes européennes ont laissé leur traces pas seulement sur le respect de l’image de l’Europe dans la région mais aussi sur les alliées de l’Occident au Liban qui ont encaissé directement les frais.
– L’absence d’une position claire pendant l’opération israélienne “Plomb Durci” contre la bande de Gaza déc. 2008- Jan. 2009. Un crime de guerre en plein jour et voici l’Union Européenne et la plupart des gouvernements européens complice à l’échelle diplomatique, civile, humanitaire et juridique.
– L’absence totale de prise de position honorable en tous ce qui concerne la politique israélienne au Conseil des droit de l’Homme depuis sa naissance le 15 Mars 2006 (La politique de s’abstenir ou de soutenir les israéliens).
– La domination dans la société du spectacle européen d’une image négative de l’Arabe, du musulman et de la nécessité d’un lien culturel et sociétal avec le monde arabe.
– L’affaiblissement des pouvoirs à l’autre coté de la méditerranée et l’absence de légitimité populaire des régimes pro occidentale ne fait que renforcée l’idée d’un occident amis de ceux qui s’allie sur ses positions au détriment de la nature du régime politique et du respect des droits humains.
On peut difficilement dire que la tache des partisans d’un nouveau rapport Europe-Monde arabe est facile, mais il est certain que la situation actuelle est catastrophique et ne peux que renforcer un climat de méfiance, voir de la haine, du part et d’autre si les grands sages de l’univers civile et politique ne réagi pas à cette détérioration avant qu’il soit trop tard.
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